Un habitat autonome et économe exemplaire

Développement durable – À Gorses, dans le Ségala

Plutôt que de se demander ce que des dirigeants mondiaux pouvaient faire pour le climat, les Labarthe ont décidé d’agir. Poêle pleine masse, puits, panneaux hybrides et led, voici leur maison économe.

Pas de doute, la ruralité est à leurs portes, une campagne foisonnante. À mille lieues du Bourget, où se tient, depuis hier, la conférence sur le climat, la fameuse COP 21, et dont chacun attend un accord des 195 pays contre le réchauffement climatique.

Bien loin de l’effervescence de ce sommet mondial, c’est donc au Theil, à Gorses, que Nathalie et Jean-Christophe Labarthe cultivent avec précaution leur joli havre de nature, autour de leur maison du Ségala. Une maison à leur image, qui au fur et à mesure des travaux, des agencements, peut se prévaloir du titre d’habitat économe et autonome.

9 m2 de panneaux hybrides Dualsun

«Notre dernier investissement, ce sont ces panneaux solaires hybrides DualSun», dit Nathalie, en pointant ses 9 m² d’équipement sur son toit. Hybrides, oui, vous avez bien compris, car en plus de produire de l’électricité, tels les classiques panneaux photovoltaïques, ils assurent la production d’eau chaude solaire pour cette famille de 6 personnes. Une formule deux en un, pour cette maison, qui a été parmi les premières de France à en être équipée par l’installateur Panosol, filiale solaire du Groupe Gdf Suez.

«Avec presque un an de recul désormais, nous avons dépassé les prévisions calculées par l’installateur. Le rendement va bien au-delà de nos espérances», nous glissait-elle, ces jours-ci.

La panne du chauffe-eau : une aubaine !

«La panne de notre chauffe-eau a été l’occasion de franchir le cap des panneaux hybrides. Installés en décembre 2014, pour 12 000 € tout compris, ils nous ont permis de réduire de 30 % notre consommation électrique, sur quatre mois de comparatif, passant d’une facture mensuelle de 150 € à 100 €. Tant qu’à faire, nous avons dépensé aussi plus de 400 €, dans le changement complet de toutes nos ampoules, pour passer à un éclairage Led. La contre partie : c’est 10 fois moins de consommation pour la même intensité d’éclairage».

Désormais le couple produit donc son électricité, 3 000 Watt de production en instantanée avec le soleil. «On revoit nos habitudes de vie, pour démarrer les équipements électriques en journée, quand le soleil brille dans le ciel, et non plus la nuit… Et ainsi on consomme l’électricité que l’on produit uniquement !», dit avec enthousiasme cette mère de famille.

«Deux à 4 fois plus d’énergie produite»

Les panneaux hybrides DualSun sont fabriqués dans deux usines en Bourgogne et en Normandie, e t sont protégés par deux brevets.

«Nous sommes partis d’un double constat pour élaborer cette technologie innovante, précise l’intervenante de DualSun. Les panneaux photovoltaïques classiques offrent un rendement de 15 à 20 %, le reste de l’énergie solaire étant perdue sous forme de chaleur. Et ce rendement photovoltaïque diminue lorsque la chaleur augmente. Nous avons donc développé un système hybride qui récupère cette chaleur pour produire de l’eau chaude et qui refroidit les cellules photovoltaïques pour augmenter leur rendement électrique. Ainsi nous sommes en mesure de produire deux à 4 fois plus d’énergie qu’un panneau classique».

Et aussi : un poêle et un puits

Et puisque chez les Labarthe, la démarche environnementale n’est pas un vain mot. Le chauffage se fait par du bois local qui approvisionne leur poêle de masse Tulikiwi. Il brûle parfaitement le sapin dont personne ne veut et qu’on leur donne. Du coup, plein rendement pour ce mode de chauffage qui ne leur a coûté que l’acquisition initiale.

Pour parfaire leur autonomie, les Labarthe ont aussi pensé à leurs usages de l’eau. «Nous avons fait faire un forage au fond du jardin. Nous allons l’équiper d’une pompe en 2016», annoncent Jean-Christophe et Nathalie.

Il donne le surplus produit à EDF

Ne leur parlez surtout pas d’éolienne, eux qui militent pour une façon de vivre plus respectueuse de la nature, ne sont pas convaincus par ces projets qui défigurent les campagnes.

D’ailleurs, pour rester fidèle à leur philosophie de vie, ils ont décidé de ne pas revendre l’électricité produite en surplus à EDF, mais de la renvoyer dans le réseau national gratuitement. «C’est l’électricité du soleil elle doit être gratuite», explique Nathalie Labarthe. Et quiconque les connaît, sait que dans cette famille, la générosité et le partage ne sont pas de vains mots. Et que chez eux plus qu’ailleurs, la qualité de vie ne se mesure pas, elle se saisit du moindre petit bonheur qui passe.