L’engouement suscité par l’autoconsommation en France est bien réel et l’arrivée massive du compteur intelligent Linky va favoriser ce phénomène … Retour sur l’essor de l’autoconsommation et le déploiement de Linky.
Votre électricité, sur place ou à emporter ?
Enerplan le Syndicat des Professionnels de l’Énergie Solaire a commandé un sondage Opinionway, daté de février 2018, il révèle que 88% des Français préfèreraient autoconsommer leur électricité solaire plutôt que la vendre au réseau !
Pourquoi un tel engouement pour l’autoconsommation ? On peut avancer que l’accès à l’énergie solaire est peut être plus facile, les prix du photovoltaïque ont été divisés par 3 en 10 ans1, et parallèlement le prix de l’électricité en France ne cesse d’augmenter. S’affranchir de cela, maîtriser sa consommation, tout en produisant soi même son électricité, une solution idéale pour le consommateur.
« L’autoconsommation est en quelque sorte un optimum de décentralisation énergétique, une production électrique au plus près des besoins, plus verte et bientôt durablement moins chère que la production centralisée distribuée, dont les coûts vont aller croissant. » Richard Loyen, Délégué général d’Enerplan
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Un compteur communiquant qui encourage l’autoconsommation
Un outil largement déployé
Pour rappel, le compteur intelligent Linky permet de mesurer la consommation réelle de l’électricité, sans nécessiter le relevé manuel du compteur par un technicien. Ces informations mensuelles sont ensuite directement transmises au fournisseur d’électricité qui pourra ainsi établir une facture plus précise qu’avec de simples estimations. Le rapport avec le solaire et l’autoconsommation c’est que Linky permet de mesurer à la fois l’électricité produite et celle consommée évitant ainsi de s’équiper d’un deuxième compteur. Bingo ?
Oui si l’on en croit l’argumentaire avancé par Enedis qui rappelle la baisse de 600€ en moyenne sur le coût de raccordement de l’installation. Plus précisément, le raccordement est en général gratuit (pour la configuration autoconsommation & vente de surplus), là où l’on devait payer presque 1000€ auparavant pour un 1kWc en autoconsommation.
D’un point de vue plus général, on avance du côté d’Enedis (soutenu par la CRE) que le déploiement des compteurs Linky est nécessaire pour atteindre les objectifs de la transition énergétique en France « ils rendent possible la réduction de la consommation d’énergie, le développement de nouveaux acteurs et de services énergétiques qui pourront faciliter la vie du consommateur, et l’optimisation des coûts des réseaux et de leur performance » lit on ici sur le site de la CRE.
Et le déploiement est bel et bien en marche ! « 7,3 millions de compteurs dans 4.200 communes» ont été installés », confiait Bernard Lassus, le directeur du programme Linky, à l’AFP en décembre 2017. «Aujourd’hui on pose 28.000 compteurs par jour», détaille-t-il encore. «L’objectif pour fin 2018 c’est d’atteindre 16 millions de compteurs installés». Enedis table sur 35 millions d’ici à 2021…
Un boitier également contesté
Ces chiffres dont s’enthousiasme M. Lassus reflètent mal une réalité moins positive, celle de la contestation. De plus en plus de personnes se dressent contre des dysfonctionnements récurrents, y compris lors de l’installation note ici l’UFC-Que Choisir. Même si le nombre de refus d’installation de Linky est moins important, des combats demeurent, qu’ils soient idéologiques (respect de la vie privée, etc.) ou pécuniaires. Sur ce dernier point, une question sur le TURPE se pose (tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité).
Des désaccords sur la rémunération des distributeurs
Une certaine tension semble poindre du côté du TURPE qui affiche 95% de ses recettes avec le volume d’électricité transporté et la puissance de l’installation (source Enedis). On pourrait penser que si l’autoconsommation augmente, les volumes acheminés par le distributeur baissent et ses revenus aussi, d’où leur réticences à l’autoconsommation …
D’un côté, certains avancent que le tarif de distribution d’électricité fixé par la CRE pour les prochaines années ne permet pas, de financer les investissements rendus nécessaires par la transition énergétique lit-on dans cet article de la Tribune (ou rendu nécessaire par le vieillissement général du réseau et l’interconnexion européenne disent d’autres !)… Même si la CRE doit nécessairement couvrir les dépenses d’Enedis, dans l’état actuel des choses, le développement de l’autoconsommation comme de toutes autres économies d’énergie pourrait entraîner une légère augmentation globale du TURPE supportée par les consommateurs lit-on dans la délibération de la CRE daté du 13 avril 2017. Mais toujours selon la CRE, le TURPE ne va pas augmenter d’ici à la fin du déploiement de Linky (passage sur la tarification différée). A long terme le fait que Linky permettra de réaliser des économies d’énergie pour le consommateur en proposant un meilleur contrôle de la consommation va contrebalancer l’augmentation du TURPE … D’ici la fin du déploiement en 2021, un accord satisfaisant devrait être trouvé.
L’autoconsommation, révolution culturelle et numérique
Même s’il est encore trop tôt pour parler de révolution de l’autoconsommation puisqu’Enedis compte 14.000 foyers sur 28 millions de ménages français en autoconsommation, on peut en voir les germes.
« L’autoconsommation n’est pas un gadget ou la nouvelle lubie d’écolos un brin élitistes. Elle n’est pas non plus dangereuse comme certains tenants d’un modèle jacobin le laissent penser, en évoquant un risque de communautarisme énergétique. Elle va devenir la base du futur système électrique, n’en déplaise à ceux qui n’imaginent pas que le système puisse réellement changer » assure Thierry Lepercq, fondateur de la société Solairedirect acquise par Engie.
Nous avons désormais le choix d’autoconsommer notre énergie et toute la filière s’organise en conséquence ! Autoconsommation individuelle ou autoconsommation collective décentralisée, le champ des possibles semble de plus en plus large !
« La révolution numérique et collaborative nous donne une puissance et une capacité d’action impressionnante pour accélérer la transition énergétique. […] L’autoconsommation doit nous permettre d’inventer un nouveau service public de l’énergie qui intègre la dimension collaborative, afin qu’il coûte moins cher à qualité de service équivalente ou meilleure. » Richard Loyen
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[1] Selon l’étude « Photovoltaics Report» publiée par le Fraunhofer Institute for Solar Energy Systems, ISE, le 26 février 2018.
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