De 2002 à 2008, Yannick Jadot était Directeur des campagnes de Greenpeace en France et il a également co-fondé le rassemblement Alliance pour la Planète. Depuis 2009, il est député européen et spécialiste des questions sur le changement climatique. Il a participé aux sommets de Copenhague et de Cancun en tant que représentant du Parlement européen et a aussi contribué au Grenelle de l’environnement dont il est l’un des principaux négociateurs. En bref, Yannick Jadot est un gourou de l’écologie ! Depuis novembre 2016, Yannick Jadot est le candidat d’Europe Écologie Les Verts (EELV) à l’élection présidentielle de 2017.
Quelle est pour vous l’importance et l’urgence du développement des énergies solaires ?
L’objectif acté à Paris lors de la COP21 de limiter notre réchauffement bien au-dessous des 2°C, avec l’objectif d’atteindre les 1,5°C, signe la fin de nos économies carbonées. La bonne nouvelle, c’est que la réalité économique est de notre côté : l’effondrement des coûts des renouvelables crée une occasion historique de construire un système d’énergie propre, durable, à un prix abordable, une formidable opportunité industrielle avec des centaines d’entreprises et centaines de milliers d’emplois à la clé.
La chute des coûts de production ces dernières années –qui devrait se poursuivre- va faire des énergies solaires les plus compétitives, beaucoup moins chères que les énergies fossiles et nucléaires et les plus accessibles (intégration au bâti, au vitrage, à l’acier…).
Le solaire, c’est aussi une révolution citoyenne. Finies les énergies centralisées, opaques, liées aux dictatures, organisées sur la rente. Accessible individuellement et collectivement, sur tous les territoires, le solaire est l’énergie de tout le monde, y compris –et ce n’est pas rien- des plus pauvres qui jusqu’à maintenant n’avaient pas accès à l’électricité.
Quelle vision avez-vous du solaire dans 20 ans ?
Dans mon programme pour l’élection présidentielle, je propose une France 100% renouvelable avant la moitié du siècle. Toutes les prévisions en matière de développement des énergies renouvelables, même les plus optimistes, ont sous-estimé la rapidité de leur déploiement et des innovations technologiques. Dans l’immédiat (le quinquennat), je propose que chaque village, chaque quartier s’équipe d’une installation solaire. Qu’un débat citoyen naisse autour de cette réappropriation locale de l’énergie, des besoins et des modes de production et de partage pour y répondre.
Ce développement doit être assis sur une visibilité et une stabilité des politiques publiques. C’est ainsi que les stratégies individuelles et industrielles d’investissement seront réellement dynamiques. Le soleil n’appartient à personne et je refuse qu’une nouvelle géopolitique de l’énergie se mette en place parce que nous laisserions à d’autres l’hégémonie sur les équipements. Je veux asseoir notre politique d’énergie renouvelable sur les capacités fortes de R&D, d’innovation, de développement industriel à l’échelle de l’Europe et des territoires. L’énergie, que ce soit les économies, l’efficacité, les réseaux et la production, peut être un formidable vecteur de relocalisation de l’économie. Les marchés publics devront également inclure une préférence géographique. A l’échelle européenne, cela veut dire de sérieusement revoir les objectifs 2030 du paquet climat-énergie où l’objectif non contraignant et non réparti par pays de 27% d’énergie renouvelable est indigent au regard de notre potentiel. Le combat contre les vieilles énergies n’est pas terminé !
Dans 20 ans, je n’imagine pas qu’un seul toit plat, qu’une seule maison ou qu’un seul bâtiment ne soit pas autonome en énergie et fournisse ses surplus dans le réseau.
Et dans 20 ans, grâce à des politiques publiques adaptées, la gestion de notre énergie sera décentralisée, avec des citoyens qui reprennent en main leur destin énergétique, individuellement ou via des coopératives de l’énergie renouvelable qui fleuriront partout sur les territoires.
Quelle est la première chose qui vous vient à l’esprit avec la phrase « 2-en-1 » ?
C’est vous ! Et c’est en réalité une expression symbole qui montre l’innovation incroyable qu’il existe autour des énergies renouvelables. Cela pourrait très bien être un slogan pro-climat : car lutter contre le dérèglement climatique, ce n’est pas seulement apporter une réponse à un chaos climatique assuré si rien n’est fait, c’est aussi repenser les fondements de nos sociétés, de nos démocraties, de nos valeurs via une redéfinition de nos moyens de production et de consommation, définie par une logique systémique de protéger nos écosystèmes pour vivre mieux. C’est le sens de l’histoire !
En 2015 M. Jadot était venu visiter l’une de nos installations à Marseille, visitez-la aussi !
1 commentaire
bouby
01 décembre 2016 à 06 h 32 minBonjour,
J'aurais souhaiter avoir l'avis de monsieur JADOT , sur ce qui se passe en Espagne sur la nouvelle taxe soleil. N'y a t'il pas un risque que ce la arrive en France et coûte encore a tous cru qui avaient déjà investis ?
Cordialement
alki.delichatsios
05 décembre 2016 à 08 h 54 minBonjour, je vous invite à prendre directement contact avec M. Jadot via son site http://yannickjadot.fr/
Bonne journée
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